March 5th, 2014:
Dictée du CPF
NIVEAU : SIXIEME / CINQUIEME
I DICTEE
Des vacances agréables.
La grande porte de l’école a lâché les oiseaux en cage. Des rires et des cris accompagnent le joyeux départ vers la liberté.
L’école primaire que les enfants vont quitter, peut-être définitivement, a laissé de bons souvenirs, mais parfois des tristesses refoulées.
Tout cela est oublié ou enfoui dans la mémoire. L’heure est à la réjouissance, aux ébats, aux vacances enfin arrivées.
Où iront-ils ? Les uns retourneront chez leurs grands-parents où les attend le meilleur accueil. La grand-mère a déjà préparé la pâte pour les gaufres. Les autres partiront à la mer; ils ont déjà des vagues mouvantes plein les yeux. Certains, moins chanceux, resteront chez eux, mais trouveront néanmoins tant de choses à exécuter, tant de jeux à partager, tant de moments heureux en perspective ! Les vacances s’annoncent agréables.
II QUESTIONS SUBSIDIAIRES
1) Ecrivez : Les mots sont des cailloux, des cachous, des bijoux, des voyous.
2) Ecrivez correctement au pluriel : Des « coupe-vent(s) »
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NIVEAU : QUATRIEME / TROISIEME
I DICTEE
Dans ces extrémités de la solitude, enfin, personne ne pouvait espérer l’aide du voisin et chacun restait seul avec sa préoccupation. Si l’un d’entre nous, par hasard, essayait de se confier ou de dire quelque chose de son sentiment, la réponse qu’il recevait, quelle qu’elle fût, le blessait la plupart du temps. Il s’apercevait alors que son interlocuteur et lui ne parlaient pas de la même chose. Lui, en effet, s’exprimait du fond de longues journées de rumination et de souffrances et l’image qu’il voulait communiquer avait cuit longtemps au feu de l’attente et de la passion. L’autre, au contraire, imaginait une émotion conventionnelle, la douleur qu’on vend sur les marchés, une mélancolie de série. Bienveillante ou hostile, la réponse tombait toujours à faux, il fallait y renoncer. Ou du moins, pour ceux à qui le silence était insupportable, et puisque les autres ne pouvaient trouver le vrai langage du cœur, ils se résignaient à adopter la langue des marchés et à parler, eux aussi, sur le mode conventionnel, celui de la simple relation et du fait divers, de la chronique quotidienne en quelque sorte. Là encore, les douleurs les plus vraies prirent l’habitude de se traduire dans les formules banales de la conversation. C’est à ce prix seulement que les prisonniers de la peste pouvaient obtenir la compassion de leur concierge ou l’intérêt de leurs auditeurs.
Albert Camus, La Peste.
II QUESTIONS SUBSIDIAIRES
1) Ecrivez : Des mots lourds comme des hippopotames »
2) Quel est le pluriel du groupe « un reflet rouge sombre et grenat » ?
– « des reflets rouge sombre et grenat »
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NIVEAU : LYCEE / ADULTE
I DICTEE
Les mots-valises
Que les Libanais se soient déjà adonnés par deux fois à la perverse jouissance de la dictée, n’étonne pas les Français. Ils savent, ne serait-ce que par des on-dit, que les Beyrouthins aiment et pratiquent la langue de La Fontaine, de Chateaubriand et de Mérimée, et qu’ils ne se sont jamais laissé décourager par les règles des participes passés des verbes pronominaux. Ils se sont entraînés à en déjouer les pièges. Ils se sont même amusés à conjuguer des verbes au subjonctif imparfait. Quel courage!
Ce qui sidère les Français, c’est que les Libanais fassent si peu de fautes. Parfois, zéro. « Leur infligeâtes-vous ex cathedra, me demandèrent-ils, des phrases ambiguës et des mots bizarroïdes ? » Je les leur infligeai et ils en redemandèrent. Aussi revins-je avec dans ma musette des mots pareils à des bibelots, des brimborions, et même, si j’ose dire, des chinoiseries. Le français, c’est son charme et c’est aussi sa difficulté, abonde en mots composés, en mots-clés, en mots à double sens, en onomatopées et même en demi-mots. C’est bien simple, je ne me déplace plus au Liban qu’avec des mots-valises !
Bernard Pivot
II QUESTIONS SUBSIDIAIRES
1) Ecrivez : Des mots vifs comme des libellules »
2) Quel est le pluriel du groupe « un amour grossier » ?
– « des amours grossières »